Les Cassandre affûtaient leurs crayons, prêts à rédiger l'oraison funèbre de la technologie climatique. Une administration Trump revigorée menaçait de démanteler des politiques climatiques historiques, et même l'Europe semblait hésiter sur ses engagements écologiques. Le décor était planté pour un effondrement. Mais alors que 2025 touche à sa fin, un récit surprenant émerge : la technologie climatique ne fait pas que survivre, elle fait preuve d'une résilience remarquable.
Les investissements en capital-risque dans le secteur sont restés étonnamment stables par rapport à 2024, défiant les prédictions d'une forte baisse, selon CTVC. Cette force inattendue témoigne d'un changement fondamental du paysage. Bien que la menace imminente du changement climatique joue sans aucun doute un rôle, le véritable moteur pourrait être quelque chose d'encore plus convaincant : l'économie.
De nombreuses technologies climatiques sont désormais moins chères ou plus efficaces que leurs homologues à combustibles fossiles, ou approchent rapidement de ce point de bascule. Les réductions spectaculaires des coûts des technologies solaires, éoliennes et des batteries alimentent cet essor, créant une puissante incitation économique à l'adoption. Il ne s'agit pas seulement d'altruisme, mais aussi de sens des affaires.
« Nous assistons à une convergence de facteurs », explique le Dr Anya Sharma, une éminente économiste de l'énergie à l'université de Stanford. « Le soutien politique, bien qu'important, devient moins essentiel à mesure que l'économie sous-jacente des énergies propres s'améliore. L'énergie solaire et l'énergie éolienne sont désormais souvent les sources d'électricité les moins chères, et le stockage par batterie devient rapidement compétitif. Cela rend les investissements dans les technologies climatiques intrinsèquement plus attrayants. »
Prenons l'exemple du stockage d'énergie par batterie à l'échelle du réseau. Des entreprises comme Tesla et Fluence déploient des systèmes de batteries massifs qui peuvent stocker l'énergie renouvelable excédentaire et la libérer lorsque la demande est forte, lissant ainsi l'intermittence de l'énergie solaire et éolienne. Ces systèmes réduisent non seulement la dépendance aux centrales de pointe à combustibles fossiles, mais ils fournissent également de précieux services de réseau, générant des revenus pour leurs opérateurs. La technologie a atteint un point de maturité où elle n'est pas seulement respectueuse de l'environnement, mais aussi financièrement lucrative.
Cependant, la voie à suivre n'est pas sans difficultés. Toutes les technologies climatiques ne suivront pas la même trajectoire que l'énergie solaire et l'énergie éolienne. Les innovations dans des domaines tels que la capture du carbone, le carburant d'aviation durable et l'énergie nucléaire avancée nécessitent des investissements initiaux importants et se heurtent à des obstacles réglementaires.
« La clé est d'identifier les technologies qui ont le potentiel de se développer rapidement et d'atteindre la parité des coûts avec les combustibles fossiles », déclare Ben Carter, associé dans un important fonds de capital-risque spécialisé dans les technologies climatiques. « Nous recherchons des entreprises qui ne se contentent pas de résoudre un problème climatique, mais qui créent également une proposition de valeur économique convaincante. »
Les centres de données, les moteurs énergivores de l'économie numérique, restent un domaine d'intérêt majeur. Les innovations dans les technologies de refroidissement, le matériel économe en énergie et la production d'énergie renouvelable sur site sont essentielles pour réduire l'empreinte carbone de ces installations. Des entreprises comme Submer, qui développe des systèmes de refroidissement par immersion pour les centres de données, gagnent du terrain en proposant des solutions qui réduisent considérablement la consommation d'énergie et l'utilisation de l'eau.
Pour ce qui est de 2026, les investisseurs avec lesquels TechCrunch s'est entretenu sont prudemment optimistes. Bien que le paysage politique reste incertain, les tendances économiques sous-jacentes sont indéniables. Le coût de l'énergie propre diminue, la demande de solutions durables augmente et les possibilités d'innovation sont vastes.
« Nous entrons dans une nouvelle ère d'investissement dans les technologies climatiques », conclut Carter. « Il ne s'agit plus seulement de faire le bien, mais de créer des entreprises rentables et évolutives qui peuvent favoriser la transition vers un avenir plus propre et plus durable. Les prochaines années seront essentielles pour déterminer quelles technologies seront les chefs de file, et nous sommes ravis d'en faire partie. » Le récit passe d'une crise à une opportunité, et les investisseurs qui reconnaissent ce changement sont sur le point d'en récolter les fruits.
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