Tesla s'efforce de maintenir sa position d'acteur majeur sur le marché des voitures autonomes, alors même que la technologie progresse et que la concurrence s'intensifie. Cette ambition soulève des questions quant à savoir si l'entreprise privilégie l'innovation au détriment de la sécurité, en particulier en ce qui concerne l'utilisation de son logiciel de conduite autonome.
Geoff Perlman, un cadre du secteur technologique originaire du Texas, a récemment testé le dernier logiciel de conduite autonome de Tesla à Austin. Perlman a trouvé le logiciel impressionnant, notant sa capacité à gérer les changements de voie complexes et les scénarios de stationnement plus efficacement que de nombreux conducteurs humains. Il a même envisagé de recommander la mise à niveau à 8 000 $ à son beau-père de 89 ans pour l'aider à surmonter les difficultés de conduite liées à l'âge. Cependant, Perlman reste prudent quant à la possibilité de confier entièrement la tâche au système, déclarant qu'il garde les yeux sur la route et s'abstient d'envoyer des SMS lorsque le logiciel est activé. "Regarder son téléphone quand on est dans un véhicule de plusieurs milliers de kilos qui roule sur l'autoroute me semble fou à ce stade", a-t-il déclaré.
Elon Musk, PDG de Tesla, a exprimé un point de vue différent. Le mois dernier, il a déclaré aux investisseurs que l'entreprise surveillerait de près les statistiques de sécurité, mais qu'elle avait l'intention de "vous permettre d'envoyer des SMS et de conduire essentiellement". Cette déclaration, faite sur X, a suscité un débat sur le niveau approprié d'engagement du conducteur dans les véhicules autonomes.
Le cœur du débat porte sur les capacités et les limites du système "Full Self-Driving" (FSD) de Tesla. Malgré son nom, le FSD est classé comme un système d'automatisation de niveau 2 par la Society of Automotive Engineers (SAE). Cela signifie que le système peut contrôler la direction et l'accélération, mais nécessite une supervision active du conducteur. Les conducteurs doivent rester attentifs et être prêts à intervenir à tout moment. Autoriser l'envoi de SMS lors de l'utilisation d'un tel système pourrait considérablement altérer le temps de réaction du conducteur dans les situations critiques.
Les experts du secteur soulignent que l'automatisation de niveau 2 n'est pas conçue pour remplacer entièrement les conducteurs humains. La technologie est destinée à aider les conducteurs et à améliorer la sécurité, et non à permettre la distraction au volant. Les critiques soutiennent que l'approche de Tesla pourrait créer un faux sentiment de sécurité, conduisant les conducteurs à surestimer les capacités du système et à sous-estimer la nécessité de rester vigilant.
Actuellement, le système FSD de Tesla est disponible en option. L'entreprise continue de collecter des données et d'affiner le logiciel grâce à des tests en conditions réelles. La question de savoir s'il faut autoriser l'envoi de SMS lors de l'utilisation du système reste en cours d'évaluation, Musk indiquant que les statistiques de sécurité joueront un rôle crucial dans la décision finale. L'issue de cette évaluation pourrait avoir des implications importantes pour l'avenir de la technologie de conduite autonome et l'équilibre entre l'innovation et la sécurité.
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